Baisse des dépenses publiques : l'Etat n’aura pas d'autre choix que de couper dans la protection sociale
Depuis 30 ans, la hausse du coût de notre système social public explique elle seule l’inflation de l’ensemble des dépenses publiques rapportées au PIB. On ne pourra donc pas restaurer la compétitivité sans remettre en cause notre modèle social.
Les appels un allégement du coût du travail et de la pression fiscale sur les entreprises se multiplient. La nouvelle équipe dirigeante du Medef a appelé un choc fiscal de l’ordre de 100 milliards d’euros au service de la compétitivité des entreprises, soulignant que les prélèvements obligatoires étaient « le vrai sujet ». Et plusieurs dirigeants de grandes entreprises membres du Cercle de l’industrie viennent de délivrer un message similaire.
Le constat est simple et souvent rabâché : avec des dépenses publiques qui devraient dépasser les 57% du PIB en 2013, la France est 7 8 points de PIB au-dessus de la moyenne européenne, 12 13 points au-del du niveau de l’Allemagne, 18 19 points au-dessus de celui des Etats-Unis. Même en finançant plus que d’autres ces dépenses par du déficit, ce qui n’est évidemment pas soutenable, on retrouve l’essentiel de cet écart dans le niveau des prélèvements obligatoires des pays concernés. Circonstance aggravante, cette surcharge de prélèvements se porte en France plus qu’ailleurs sur le coût du travail. Il en résulte un écart sans équivalent chez nos voisins entre le coût d’un emploi pour une entreprise et ce qu’un salarié touchera en net, cause du niveau exorbitant des cotisations sociales. Et problème dans le problème, ces cotisations, côté employeur, sont progressives avec le salaire. Les allègements bas salaires et maintenant le CICE conduisent une situation assez singulière : comparable au niveau du SMIC ce qui est observé autour de nous, les cotisations patronales montent ensuite des taux records pour atteindre un plafond partir de 2,5 SMIC. L où dans beaucoup de pays les cotisations patronales sont vite plafonnées, avec un taux marginal qui décroît donc (...)